Le « French Paradox » dévoilé
(Chalopin M et al, 2009. Estrogen receptor alpha as a key target of red wine polyphenols action on the endothelium, Plos One, janvier 2010, volume 5, issue 1, e8554)
De nombreuses études épidémiologiques font état de la réduction des risques des maladies cardiovasculaires lors de consommation modérée en vin rouge.
Des chercheurs de l’Inserm (Unité mixte Inserm 771, Université d’Angers) ont pu démontrer scientifiquement l’origine de ce « French Paradox ». Ils ont ainsi déterminé les mécanismes d’action ainsi que la cible moléculaire responsable des effets protecteurs vasculaires des polyphénols de vin rouge.
Par des techniques de biologie moléculaire, Ramaroson Andriantsitohaina et son équipe ont mis en évidence l’implication du sous-type α du récepteur aux oestrogènes (ERα) dans la voie de transduction des polyphénols du vin. Le mécanisme mis en évidence est l’action des polyphénols, agissant comme des activateurs du ERα et stimulant ainsi la production du monoxyde d’azote par les cellules endothéliales. Le résultat final est un effet vasodilatateur, dont la conséquence est une réduction du risque de maladies cardiovasculaires.
L’importance du récepteur aux oestrogènes ERα a été étudiée expérimentalement en observant les effets des polyphénols du vin rouge sur des souris. En effet, la baisse de la tension artérielle et le relâchement des artères ont été remarqués uniquement chez les souris dotées de ce récepteur, preuve que les polyphénols n’agissent pas sur les individus qui en sont dépourvus. Ainsi, comme le suggéraient les études épidémiologiques effectuées sur le sujet, la consommation modérée de polyphénols de vin rouge réduirait le risque des maladies cardiovasculaires.